Paris vient de battre un record : celui des journées à plus de 25°C. Nous en sommes à 88 (contre 87 en 1943 et 82 en 2003), ce qui confirme que le changement climatique est bel et bien en cours. Si la France restera habitable malgré une hausse du mercure, certains pays n’auront pas cette chance. C’est le cas par exemple de la Chine dont une partie sera inhabitable à partir de 2070

L’une des régions les plus peuplées du monde pourrait bien devenir inhabitable d’ici seulement cinquante ans sous l’effet des fortes chaleurs. Selon une étude du MIT, publiée le 31 juillet, la Plaine du nord de la Chine – et ses 400 millions d’habitants – sera l’endroit le plus menacé sur Terre par les vagues de chaleur mortelle d’ici 2070. 
Cette région, qui est aussi l’une des plus grandes plaines agricoles, subira un dommage collatéral de l’irrigation. Celle-ci entraîne une plus forte humidité en raison de l’évaporation de l’eau dans l’air et une hausse de la température moyenne de 0,5 °C. Or, de récentes études ont montré que les effets les plus dangereux de la chaleur résultent d’une combinaison de température et du niveau d’humidité. 
“Cet endroit va être le plus menacé au monde par les vagues de chaleur mortelles à l’avenir, en particulier sous l’effet du changement climatique”, explique le professeur Elfatig Eltahir du MIT. D’ores et déjà, le réchauffement dans cette région au cours des cinquante dernières années a été deux fois plus important que la moyenne mondiale (0,24°C par décennie contre 0,1°C). En 2013, les vagues de chaleur extrême y ont duré jusqu’à 50 jours, et les températures maximales ont atteint 38°C par endroits.

Jusqu’à 80°C
Ces mêmes chercheurs ont estimé en 2015 que les pays du Golfe persique subiraient également fortement les conséquences d’une hausse de la température moyenne. Ils estiment qu’en été, il pourra faire 45°C en moyenne et jusqu’à 80°C lors des pics de chaleur humide.
“Ces vagues de chaleur et d’humidité pourraient être si sévères qu’être simplement dehors pendant quelques heures serait fatal”, résument les experts. Le corps humain est capable de s’adapter à des températures extrêmes, notamment grâce à la transpiration, mais pour cela, il faut que la température de condensation, qui combine la température et l’humidité, “reste sous un seuil de 35°C“, un seuil qui sera fréquemment dépassé.
L’Asie du Sud, où vit un cinquième de l’humanité est également concernée. Ainsi, si les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter au rythme actuel, l’Indonésie, les Philippines, le Sri Lanka, le sud de l’Inde, mais aussi le nord du Brésil, le Venezuela, le Nigeria et la plupart de l’Afrique de l’Ouest affronteraient des vagues de chaleur mortelles plus de 300 jours par an d’ici 2100, alertait une étude publiée l’été dernier. L’été 2018 ne semble donc être qu’un avant-goût de ce qui sera bientôt la norme…
Concepcion Alvarez, @conce1

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