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Coronavirus : en Suède, les hôpitaux ont prescrit de l’hydroxychloroquine avant de rapidement s’arrêter

Alors que l’essentiel des structures hospitalières suédoises avait adopté ce traitement contre le Covid-19, des doutes sur son efficacité et des craintes sur les effets secondaires ont conduit à son quasi-abandon hors essais cliniques.

Par  (Malmö (Suède), correspondante régionale)

Publié le 09 avril 2020 à 20h04, modifié le 11 avril 2020 à 08h02

Temps de Lecture 2 min.

Fin mars, l’hôpital de Sahlgrenska à Göteborg a été le premier à annoncer qu’il arrêtait de prescrire la chloroquine et l’hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19. « Je pense que toutes les cliniques en Suède ont commencé à utiliser ce traitement quand les premiers patients sont arrivés. A Göteborg, nous étions très prudents depuis le début, explique Magnus Gisslén, professeur d’infectiologie et médecin à l’hôpital de Sahlgrenska. Nous nous sommes rendu compte que les preuves d’efficacité étaient faibles, mis à part une étude chinoise, cependant réalisée sans groupe témoin, et l’étude française où l’hydroxychloroquine est combinée à l’azithromycine, étude dont nous estimons qu’elle n’est pas suffisamment bien faite pour démontrer l’efficacité. »

Ce spécialiste souligne aussi les risques d’effets secondaires de ces médicaments sur le cœur (troubles du rythme cardiaque) mais aussi au niveau des reins. « Nous avons d’abord décidé de ne plus donner de chloroquine aux patients souffrant d’insuffisance rénale, puis de ne plus le donner du tout, même si nous n’avons pas constaté d’effets secondaires chez nous. Des collègues, en Suède et à l’étranger, nous ont fait part de cas suspicieux, même s’il est difficile de savoir si la chloroquine était à l’origine des effets observés ou si c’était une conséquence de la maladie. »

« Pas de conclusions solides »

L’agence suédoise du médicament, la Läkemedelsverket, contactée par Le Monde, confirme avoir eu connaissance de quatre cas, dans lesquels des effets secondaires ont été observés chez des patients atteints du Covid-19 et traités à la chloroquine, en combinaison avec d’autres médicaments. Dans plusieurs des cas, il s’agissait d’une anomalie mesurée à l’électrocardiogramme (ECG) (« allongement de l’espace QT »). Celle-ci traduit un trouble de la conduction cardiaque (c’est-à-dire de la transmission de l’influx électrique), qui augmente le risque de syncope et de mort subite. Un des patients, gravement malade, est décédé. Mais « aucune relation n’a pu être établie pour le moment avec la chloroquine », précise l’agence du médicament.

En raison des nombreuses incertitudes concernant les effets secondaires liés à la prise de chloroquine ou d’hydroxychloroquine, l’agence a recommandé, le 2 avril, que leur utilisation soit limitée « pour le traitement du Covid-19 uniquement dans le cadre d’études cliniques ». Dans un communiqué, la Läkemedelsverket explique que « les données disponibles actuellement ne permettent pas d’aboutir à des conclusions solides concernant les effets cliniques et l’innocuité de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine dans le traitement de patients atteints du Covid-19 ».

Si l’hôpital Sahlgrensla a décidé, dès le 31 mars, d’arrêter de prescrire l’hydroxycloroquine, d’autres ont suivi depuis, à commencer par le Södersjukhuset à Stockholm. « Je pense que plus un seul hôpital n’utilise ces médicaments aujourd’hui, confie Magnus Gisslén. La décision a été un peu controversée au début, mais rapidement, l’agence du médicament est venue avec ses propres recommandations, ce qui a convaincu ceux qui doutaient encore. »

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