La nouvelle a fait les gros titres ce mardi 30 juillet. Le tribunal de grande instance de Tours a donné raison à plusieurs particuliers qui contestaient la pose d’un compteur Linky chez eux, au motif que celui-ci aurait des effets néfastes sur leur santé. La justice a donc ordonné le retrait du compteur intelligent pour ces personnes. Cette décision se base notamment sur plusieurs certificats médicaux établis par un certain professeur Dominique Belpomme, cancérologue reconnu qui s’est spécialisé dans l’électrosensibilité depuis maintenant plusieurs années.

Ce que ne dit pas la décision rendue par le tribunal de Tours, c’est que ce médecin est pour le moins controversé. En février 2018, le Conseil de l’Ordre des Médecins a porté plainte contre lui, au motif que depuis 2009, il avait reçu des milliers des patients au sein de la clinique parisienne Alleray-Labrouste, et leur avait diagnostiqué une “électrohypersensibilité” - dont certaines liées au compteur Linky -, un syndrome largement discuté par la communauté scientifique, même si l'Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaît les symptômes des électrosensibles comme réels, sans pour autant faire de lien de cause à effet avec l'exposition aux ondes. D’après nos informations, le professeur Belpomme a été condamné à un simple avertissement en juillet 2018, ce qui a poussé le Conseil de l’Ordre à faire appel en septembre dernier : “la procédure est toujours en cours”, nous a-t-on précisé.

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Par ailleurs, deux certificats médicaux versés par les plaignants devant le tribunal de Tours s’appuient sur un examen médical baptisé “encéphaloscan” pour contre-indiquer la pose d’un compteur Linky. Or il se trouve que cet examen médical - qui consiste à utiliser un appareil pour mesurer les pulsations dans le cerveau d’un patient pour lui diagnostiquer, ou non, une sensibilité aux ondes - a une efficacité qui n’est pas scientifiquement prouvée, d’après le Conseil de l’Ordre des Médecins. D’autre part, l’encéphaloscan n’a jamais été reconnu par l’Assurance maladie, ni la Haute autorité de santé.

Nous avons tenté, sans succès, de joindre le professeur Belpomme. Aujourd’hui âgé de 76 ans, il préside toujours l’Association pour la recherche thérapeuthique anti-cancéreuse (Artac), avec laquelle il s’investit aussi sur les effets des ondes électromagnétiques. Après avoir travaillé plusieurs années au sein de l’hôpital européen Georges Pompidou, il a rejoint la clinique Alleray-Labrouste en 2009. Contacté par nos soins, le secrétariat de cette dernière nous a indiqué que le cancérologue ne travaillait plus pour l’établissement.

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