conversionC’est quoi le projet de conversion de la centrale EDF de Cordemais ?

Loire-Atlantique : A quoi va ressembler l’usine de pellets qui doit sauver la centrale EDF ?

conversionL’enquête publique portant sur la construction d’une usine de granulés à bois sur le site de la centrale électrique de Cordemais (Loire-Atlantique) a débuté lundi
La centrale thermique EDF  de Cordemais  Loire Atlantique Pays de Loire France.
La centrale thermique EDF de Cordemais Loire Atlantique Pays de Loire France. - M.Gile/Sipa / Sipa
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

L'essentiel

  • Emmanuel Macron a réaffirmé que la centrale de Cordemais devra cesser de fonctionner au charbon d’ici à 2027.
  • Sa reconversion repose sur la combustion de pellets issus de bois déclassé.
  • Un projet porté par EDF et Paprec vise à la création d’une usine de black pellets sur le site industriel.

C’est un projet défendu depuis longue date par les salariés qui commence à se concrétiser. L’enquête publique concernant le projet de conversion au bois de la centrale électrique EDF de Cordemais (Loire-Atlantique) a débuté ce lundi. Jusqu’au 27 octobre, date de clôture de l’enquête, les habitants et collectifs sont invités à donner leurs avis sur le projet connu sous le nom « Ecocombust 2 » porté par le groupe EDF, gestionnaire de la centrale, et Paprec, société française spécialisée dans le recyclage.

L’objectif consiste en la « création d’une usine de fabrication de black pellets », granulés sombres d’une taille comparable aux pellets utilisés dans les poêles à bois, explique le dossier d’enquête publique. Cette usine de black pellets verrait le jour sur le site de la centrale électrique et devra lui permettre de remplacer progressivement le charbon utilisé pour produire l’électricité.

Jusqu’à 160.000 tonnes par an

Les fameux pellets seront conçus à partir de morceaux de bois dit de classe B, c’est-à-dire issus non pas de la forêt mais de meubles déclassés ou d’éléments de bois provenant du secteur du bâtiment. Quelque 255.000 tonnes de déchets de bois pourront ainsi être reçues par an localement. Ces déchets seront préparés (triés, prébroyés, partiellement dépierrés et déferraillés) sur des plateformes de tri en dehors du site avant d’être acheminés vers l’usine par camions. Tous les résidus seront retirés. La matière sera traitée. L’étape finale, appelée granulation, sera réalisée par quatre à cinq « presses à granuler ». Les black pellets seront stockés dans trois silos à fond conique, de quoi permettre d’assurer environ six jours de stockage. La future usine pourra produire jusqu’à 160.000 tonnes par an.

« Le projet comprend également la construction d’une installation de traitement thermique de déchets non dangereux (comprenant une installation de traitement des effluents gazeux), et une station de traitement des effluents liquides », ajoute le dossier d’enquête publique. Le démarrage des travaux est envisagé courant 2024.

Parmi les autorités ayant déjà formulé un avis, la mission régionale d’autorité environnementale (MRAe) des Pays de la Loire a émis des doutes sur la capacité de l’usine à trouver suffisament de bois de classe B pour répondre aux besoins de l’usine sans s’éloigner du Grand Ouest.

Il n’en reste que deux

Des tests effectués en 2016 à Cordemais par EDF avaient permis de vérifier la possibilité de substituer les pellets au charbon, de vérifier que les émissions atmosphériques étaient toujours conformes à la réglementation en vigueur et qu’il n’y avait pas de dégradation significative des performances de la chaudière.

Emmanuel Macron avait annoncé, lors de son premier quinquenat, sa volonté de fermer toutes les centrales électriques fonctionnant au charbon pour des raisons écologiques. Le chef de l’Etat a réaffirmé ces derniers jours qu’elles devront fermer avant 2027. Deux seulement sont encore concernées : Cordemais et Saint-Avold (Moselle).

La centrale de Cordemais emploie près de 350 salariés et fait travailler environ 200 employés prestataires.

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