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Climat

Les émissions mondiales de CO2 ont de nouveau augmenté en 2018

Ce mercredi 4 décembre, les 57 institutions de recherche participant au Global Carbon Project (GCP) publient le Global Carbon Budget 2018 dans les revues Nature, Earth System Science Data et Environmental Research Letters. Le budget examine en profondeur la quantité de combustibles fossiles que les pays du monde entier brûlent et ce qu’il advient des émissions de CO2 associées.

Selon les projections du Global Carbon Project, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) devraient augmenter de 2,7 % en 2018, principalement en raison de la croissance soutenue de la consommation de pétrole et de gaz. En 2017, les émissions de carbone étaient déjà à la hausse (+ 1,6 %) après une stagnation de trois ans.

La hausse des émissions est notamment tirée par l’Asie (Chine + 4,7 % en 2018 après + 1,7 % en 2017 ; Inde + 6,3 % après + 4 % en 2017), mais aussi par les États-Unis (+ 2,5 %, après - 0,5 % en 2017), tandis que l’Europe semble avoir réduit ses émissions de CO2 de 0,7 % en 2018 (fourchette d’incertitude de - 2,6 % à + 1,3 %), après une hausse de 1,4 % en 2017. Pour le reste du monde, l’évolution est estimée à + 1,8 % en 2018. Les données par pays ne sont pas encore disponibles (pour la France elles indiquaient une hausse de 2 % en 2017).

« L’augmentation des émissions de CO2 fossile en 2018 nous place sur une trajectoire de réchauffement bien au-delà de 1,5 °C, dit Corinne Le Quéré, présidente du Haut conseil pour le climat et directrice du Tyndall Centre for Climate Change Research de l’université de East Anglia, qui a dirigé cette étude. Il ne suffit pas de soutenir les énergies renouvelables. Les énergies fossiles doivent être progressivement supprimées et les efforts de décarbonation doivent être étendus à l’ensemble de l’économie. »

Par ailleurs, les auteurs de l’étude ont constaté que le taux de croissance de la teneur de CO2 dans l’atmosphère était légèrement moins fort que celui de l’année 2016, grâce à une plus grande absorption de carbone par les puits naturels de CO2 : l’océan et les continents.

« Alors que 2016 était une année marquée par El Nino, le contexte climatique de 2017 a permis un renforcement des puits naturels de carbone que sont l’océan et la biosphère terrestre, explique Roland Séférian, ingénieur chercheur au Centre national de recherches météorologiques (CNRM) et coauteur de l’étude. En 2017, ces puits ont absorbé environ 6,3 GtC soit 18 % de plus qu’en 2016. »

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