Financement du terrorisme : La Banque Postale visée par une enquête
Le service de mandat cash de la banque est suspecté d'avoir été utilisé pour financer le terrorisme. Le parquet financier a ouvert une enquête.
Par Sharon Wajsbrot
C'est un produit dont La Banque Postale va arrêter la commercialisation qui est dans le viseur du parquet financier. Selon des informations du site Les Jours, confirmés à l'AFP par le parquet, La Banque Postale est visée par une enquête préliminaire pour soupçons de manquement dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme .
En cause : le fonctionnement du service de « mandat cash » de la filiale bancaire de La Poste, qui permet de transférer rapidement de l'argent à un tiers et que la banque avait prévu de faire disparaître en janvier 2018. Pour justifier la suppression de ce service historique cet été, La Poste avait fait valoir que sur ces cinq dernières années, son usage avait chuté de 25 % .
Opérations au bénéfice du terrorisme
Ces derniers mois, le gendarme bancaire l'a pointé du doigt, relevant un « ensemble de dysfonctionnements » liés à son fonctionnement. Selon Les Jours, citant le prérapport de l'ACPR, les risques liés à ces mandats cash ont été « largement sous-estimés » par la banque.
L'établissement se voit reprocher « plusieurs dizaines d'opérations » au bénéfice de personnes visées par des sanctions, « majoritairement dans le cadre de la lutte contre le financement du terrorisme ». « Nous sommes engagés dans une procédure de contradiction de certaines conclusions du rapport », indique la banque. L'établissement précise qu'« aucune opération n'a été faite entre La Banque Postale et la Syrie qui figure sur la liste des pays sous embargo ».
Sharon Wajsbrot