L’Asie est responsable de la majeure partie des émissions de CO2 dans le monde : la Chine vient en tête des pays qui polluent le plus, l’Inde est en troisième position et le Japon, la Corée du Sud et l’Indonésie figurent parmi les douze premiers. Mais les populations asiatiques sont aussi les plus vulnérables aux catastrophes climatiques. Les glaciers fondent au Tibet, les pluies dont dépendent les agriculteurs sont moins prévisibles, les tempêtes sont de plus en plus violentes et la montée du niveau des océans menace de grandes métropoles comme Jakarta, Manille, Bombay et Shanghai.

Dans l’ensemble, les gouvernements de cette partie du monde reconnaissent l’ampleur du problème, à l’exception regrettable de l’Australie, dont le gouvernement conservateur rejette ses responsabilités en matière de climat [il a de nouveau été épinglé, en début d’année, pour sa lenteur à réagir face aux incendies de forêt qui ravageaient le pays]. Son refus de montrer la voie en réduisant ses émissions ne fait que renforcer une thèse de plus en plus soutenue aussi bien par les écologistes asiatiques que par des autocrates flairant là un moyen de servir leurs intérêts, selon laquelle une crise aussi grave que le réchauffement climatique (en partant du principe qu’il est d’origine humaine) ne peut être atténuée qu’en ayant recours à la poigne solide d’un régime autoritaire. Parce que les démocraties, où règnent les intérêts particuliers et la répugnance des électeurs pour les choix difficiles, sont à bout de souffle et se soustraient à la tâche.

La Chine, leader écolo par défaut

L’Amérique de Donald Trump, qui a décidé de se retirer de l’accord de Paris sur le climat, apporte de l’eau à ce moulin. Aujourd’hui, le rôle de leader mondial en matière de climat est revenu par défaut à la Chine. Le Parti communiste a commencé à intégrer la lutte contre le changement climatique dans sa planification en 1990. De nombreuses mesures ont été prises, parmi lesquelles un Programme national sur le changement climatique et une loi sur les énergies renouvelables. Résultat : en 2017, la Chine avait réduit ses émissions de CO2 par unité de PIB de 46 % par rapport à 2005, soit trois ans avant la date prévue pour atteindre cet objectif. Et elle affirme aujourd’hui que d’ici 2030, 20 % de son énergie proviendra de sources non

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