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Coronavirus: des lésions cardiovasculaires détectées chez d'anciens malades

Y aura-t-il une deuxième vague de coronavirus en France ? La question se pose après une recrudescence inquiétante du nombre de cas positifs au Covid-19, notamment en Mayenne et en Guyane. Si des reconfinements "ciblés" pourront avoir lieu selon Jean Castex, seront-ils suffisants pour éviter une deuxième vague en France à l'automne ? Non pour le Pr Pierre-Louis Druais, médecin et membre du Conseil scientifique. Lui est certain que la France n'échappera pas à une seconde vague, plutôt en octobre-novembre. Un avis que ne partage pas l'épidémiologiste Antoine Flahault. Ce dernier se refuse à toute prévision à si large échelle. En revanche, les deux s'accordent à rappeler l'importance des gestes barrières pour limiter la propagation du virus.

Y aura-t-il une deuxième vague de coronavirus en France ? La question se pose après une recrudescence inquiétante du nombre de cas positifs au Covid-19, notamment en Mayenne et en Guyane. Si des reconfinements "ciblés" pourront avoir lieu selon Jean Castex, seront-ils suffisants pour éviter une deuxième vague en France à l'automne ? Non pour le Pr Pierre-Louis Druais, médecin et membre du Conseil scientifique. Lui est certain que la France n'échappera pas à une seconde vague, plutôt en octobre-novembre. Un avis que ne partage pas l'épidémiologiste Antoine Flahault. Ce dernier se refuse à toute prévision à si large échelle. En revanche, les deux s'accordent à rappeler l'importance des gestes barrières pour limiter la propagation du virus. - Brightcove

Une étude allemande met en avant les lésions cardiaques retrouvées chez 78% des patients étudiés, pourtant guéris du coronavirus. Les chercheurs poussent à plus d'études sur ce sujet.

Une nouvelle étude vient appuyer la possibilité que le coronavirus cause des lésions cardiovasculaires chez une partie des malades. En étudiant les IRM de 100 patients récemment guéris du coronavirus, des chercheurs allemands ont découvert des anomalies au niveau du coeur pour 78 d'entre eux, une inflammation du myocarde (tissu musculaire du coeur) pour 60 des patients, ou encore des péricardites (inflammations du sac contenant le coeur).

"Les rapports de cas de patients hospitalisés suggèrent que le Covid-19 affecte de manière proéminente le système cardiovasculaire", écrivent les chercheurs, dans l'étude publiée lundi 27 juillet dans la revue scientifique américaine JAMA (Journal of the american medical association).

"Le coeur est impliqué chez une majorité de patients"

L'étude allemande met en avant le fait que ces résultats sont sans corrélation directe avec la gravité de la maladie chez les patients étudiés: sur les 100, 33 ont été hospitalisés, dont deux en réanimation. Les 67 autres, aux symptômes plus légers, se sont rétablis chez eux.

"Le fait que 78% des [patients] guéris montraient des signes d'une atteinte cardiaque signifie que le coeur est impliqué chez une majorité de patients", explique au journal scientifique américain STAT la chercheuse Valentina Puntmann, qui a dirigé l'étude. Et ce, "même si le Covid-19 ne se manifeste pas avec des symptômes cardiaques classiques, tels que la douleur thoracique de l'angine".

Ces résultats sont toutefois à modérer. D'une part l'échantillon de 100 personnes reste faible, d'autre part, il n'est pas à chaque fois certain que le coronavirus ait provoqué ces anomalies cardiaques. Les conclusions des chercheurs allemands ne signifient donc pas que 78% des personnes infectées par le coronavirus auront des problèmes cardiovasculaires, précise Le Figaro.

La nécessité de plus de recherches sur ce sujet

"Les myocardites et péricardites ne sont pas rares", explique Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches, au quotidien. "Classiquement, les myopéricardites sont d’ailleurs des maladies virales (pour 90% d’entre elles). Ce n’est pas surprenant d’en trouver chez d’anciens patients atteints Covid".

En revanche cela pourrait, selon l'infectiologue, expliquer les problèmes de fatigue et d'essoufflement rencontrés chez d'anciens malades. Des vaisseaux sanguins endommagés par ces lésions post-infection ne rempliraient "plus correctement leur rôle d’irrigation du système nerveux", explique-t-il, ce qui l'empêcherait de faire correctement tourner des fonctions vitales, comme la respiration.

En tout cas, "ces résultats indiquent la nécessité de lancer une enquête sur les conséquences cardiovasculaires à long terme du Covid-19", écrivent les chercheurs allemands.

"Nous ne souhaitons pas générer plus d'anxiété, mais plutôt inciter les autres chercheurs à examiner attentivement les données existantes", sur cette problématique du coeur chez les malades du coronavirus, expliquent dans un éditorial publié sur Jama plusieurs chercheurs. Ce afin de comprendre si les anomalies cardiaques vont être l'une des conséquences majeures, et donc à surveiller, du coronavirus.

Le coronavirus "peut affecter de nombreux organes"

Alors que les personnes atteints de problèmes cardiovasculaires sont considérées comme particulièrement à risques devant le coronavirus, depuis plusieurs mois déjà, la possibilité que le coronavirus entraîne des lésions au niveau du coeur a été de plus en plus évoquée.

Le Covid-19 "entraîne une inflammation des poumons, mais il a aussi été constaté que ce processus inflammatoire peut s'étendre au système cardiovasculaire, dans le sang, le coeur, dans d'autres organes...", a mis en garde le responsable des urgences sanitaires de l'OMS, le docteur Michael Ryan, jeudi dernier. Même dans ses formes modérées, le coronavirus "peut affecter de nombreux organes. Nous ne savons pas quel est l'impact à long terme".
Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV