Premiers cas déclarés de ce nouveau virus en France. Le virus Schmallenberg détecté pour la première fois sur des ovins lorrains

L'Est Républicain - 26 janv. 2012 à 11:50 | mis à jour le 26 janv. 2012 à 11:59 - Temps de lecture :

L'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation a confirmé pour la première fois en France la présence de ce virus qui touche les ruminants. Il ne se transmet pas à l'homme. Les prélèvements proviennent  d' élevages d'ovins de Moselle et  de Meurthe-et-Moselle.

Un nouveau virus touchant les moutons, les chèvres et les bovins est apparu depuis l'automne dernier en Europe du Nord. Près de 300 élevages ont été frappés à ce jour en Allemagne et aux Pays-Bas. Appelé «virus Schmallenberg», du nom de la ville allemande, située près de Cologne, où il a été détecté pour la première fois, il a été identifié sur plusieurs animaux malades.

Selon la DGAL, il était à prévoir que le virus s'attaque à la Lorraine de par sa proximité géographique. Ce nouvel agent pathogène provoque des avortements ou des malformations ainsi que de graves atteintes au système nerveux central chez les jeunes animaux infectés au cours de la gestation, des fièvres et diarrhées chez les adultes, ainsi qu'une forte diminution de la production de lait. Un plan de surveillance a été mis en place par la Direction générale de l'alimentation (DGAL).

Théoriquement, les ruminants ne devraient pas pouvoir se contaminer entre eux. En revanche, le virus peut traverser le placenta comme le montrent les nombreux cas de jeunes veaux ou d'agneaux contaminés par leur mère au cours de la gestation. «La diffusion se fait par les insectes, mais on est loin d'avoir identifié le vecteur avec précision. On pense à un moucheron de la famille des Culicoides"

«Beaucoup d'agneaux sont mort-nés et ont de graves malformations. C'est une sérieuse menace pour la santé animale en Europe», affirme, à la revue Science,Wim Van der Poel, du Centre vétérinaire hollandais. «Dans certains élevages, entre 20% et 50% des agneaux sont mal formés, et la plupart d'entre eux sont morts», déclare de son côté Thomas Mettenleiter, de l'Institut Friedrich-Loeffler, en Allemagne.

L'épidémie gagne du terrain: pas loin d'une centaine d'élevages de moutons ont été touchés en Belgique depuis le début du mois, et le microbe est déjà présent outre-Manche dans trois élevages. Le virus est désormais en France.