industrie. Jean-Marc Ayrault et son gouvernemnt ont dressé un bilan alarmant du secteur. Une conférence à l’automne

Hier mercredi se tenait la Conférence nationale de l’industrie. Le Premier ministre y a annoncé une concertation en « grand format » avant la fin de l’année.
Jean-Marc Ayrault, - 12 juil. 2012 à 05:00 - Temps de lecture :
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Le gouvernement estime à 750 000 le nombre d’emplois industriels perdus en 10 ans.  Photo AFP
Le gouvernement estime à 750 000 le nombre d’emplois industriels perdus en 10 ans. Photo AFP

Jean-Marc Ayrault a estimé hier qu’il fallait créer un « sursaut collectif » pour mettre fin au « décrochage » de l’industrie française, et a annoncé la tenue à l’automne d’une conférence « grand format » sur ce sujet.

Entouré des ministres Pierre Moscovici (Économie), Arnaud Montebourg (Redressement productif), Nicole Bricq (Commerce extérieur) et Fleur Pellerin (PME), le chef du gouvernement a souhaité rencontrer la CNI, organe de concertation créé en 2010 mais qui, selon lui, n’a jamais été réellement mis à contribution.

« L’heure de l’action est désormais venue ! » a lancé le Premier ministre. « Il faut créer le sursaut collectif nécessaire, avec une ambition qui est celle de mettre fin au décrochage et retrouver durablement une place aux premiers rangs de l’industrie mondiale », a-t-il déclaré.

« Un seul constat pour attester de l’urgence : en 10 ans, la part de l’industrie dans la richesse produite en France a diminué de 30 % et celle de l’emploi industriel dans l’emploi total de 20 % », a déploré M. Ayrault, chiffrant à 750 000 le nombre d’emplois industriels « perdus en dix ans ».

Certaines filières industrielles sont particulièrement « touchées », a souligné le Premier ministre, citant l’automobile qui « nécessitera », selon lui, une « action globale, forte, rapide et durable ». « Nous y travaillons », a-t-il assuré.

Adepte de la concertation, M. Ayrault a promis de relancer la CNI, placée sous l’autorité du Premier ministre. « Organe de concertation large et novateur, la Conférence nationale de l’industrie doit désormais jouer pleinement son rôle de force de propositions », a-t-il encore souhaité.

L’ancien président d’EADS, Louis Gallois, chargé d’une mission sur la compétitivité des entreprises dont les conclusions seront dévoilées à la mi-octobre, participera également aux débats de la CNI.

« Le chantier qui est devant nous est crucial et déterminera en grande partie l’avenir de notre pays », a martelé M. Ayrault, qui a annoncé une conférence « en grand format » à l’automne.

En parallèle de la politique de réduction des déficits, le Premier ministre souhaite bâtir un « agenda de compétitivité, qui orientera notre politique industrielle ».

Il a promis que « l’ensemble des leviers de la compétitivité (seraient) discutés, et cela sans tabous ».

« Je pense à la question, souvent évoquée dans l’industrie, du coût du travail et aux modalités de financement de la protection sociale », a enchaîné M. Ayrault, sans évoquer explicitement une éventuelle hausse de la CSG.

Parmi les pistes de redressement de l’industrie, il a évoqué pêle-mêle le rôle de l’éducation, afin de sensibiliser les jeunes aux métiers industriels, une amélioration du financement des PME, ou encore des simplifications administratives.