Trois médiateurs pour sortir de l'impasse Notre-Dame-des-Landes

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Trois médiateurs pour sortir de l'impasse Notre-Dame-des-Landes
Trois médiateurs pour sortir de l'impasse Notre-Dame-des-Landes © AFP/Archives

Temps de lecture : 4 min

Un ancien pilote de ligne, un ingénieur et une préfète ont six mois au maximum pour débloquer le dossier enlisé depuis des années de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), un projet controversé et auquel était opposé Nicolas Hulot, aujourd'hui ministre de la Transition écologique.

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Désignés médiateurs jeudi par Matignon, Gérard Feldzer, ancien pilote de ligne proche de Nicolas Hulot, Michel Badré, un ingénieur membre du Conseil économique, social et environnemental, et Anne Boquet, préfète, auront la difficile mission de proposer une solution d'ici au "1er décembre au plus tard", a indiqué Matignon dans un communiqué. Ce choix ne fait pas l'unanimité.

Le dossier très polémique de Notre-Dame-des-Landes a empoisonné le quinquennat du président François Hollande et divisé le gouvernement, opposant notamment la ministre de l'Environnement Ségolène Royal et le Premier ministre Manuel Valls, favorable au projet.

L'ONG France Nature Environnement s'est félicitée de la désignation de la mission de médiation et de "la complémentarité des profils des trois personnes désignées", en demandant à "être reçue rapidement" par les médiateurs.

'Mascarade'

La principale association pro-aéroport, Des ailes pour l'Ouest, a en revanche annoncé qu'elle ne participerait pas à la médiation, la qualifiant de "mascarade". Elle a dénoncé la nomination de "deux opposants notoires comme médiateurs", en référence à MM. Feldzer et Badré, et renouvelé "sa demande d'entretien de toute urgence avec le Premier ministre".

Bruno Retailleau, président du Syndicat mixte aéroportuaire (SMA), qui regroupe les collectivités soutenant le nouveau projet d'aéroport, a également qualifié la médiation de "mascarade", se disant stupéfait par le choix de Gérard Feldzer, un "militant". "Si le gouvernement ne me donne pas des garanties sérieuses sur la neutralité de cette médiation, je ne me rendrai pas à cette réunion, a averti le président (LR) de la région Pays de la Loire.

M. Feldzer, M. Badré et Mme Boquet ont été reçus jeudi en fin d'après-midi à Matignon par le Premier ministre Edouard Philippe, Nicolas Hulot et la ministre des Transports Elisabeth Borne, afin de lancer la médiation.

"Cette mission de médiation envisagera toutes les solutions allant dans le sens de l'intérêt général, dans un dialogue apaisé avec les acteurs et dans le respect de l'ordre public", indique Matignon.

Elle "auditionnera l'ensemble des parties prenantes sur un pied d'égalité et fera un bilan de leurs points de vue respectifs et des réponses qui peuvent (...) leur être raisonnablement apportées". Elle "tiendra notamment compte de la consultation locale réalisée en juin 2016", qui avait recueilli une majorité favorable au projet.

Notre-Dame-des-Landes : nomination de médiateurs © Paul DEFOSSEUX AFP

"Nous allons remettre les choses à plat", a assuré Nicolas Hulot il y a quelques jours. Le ministre, qui a aussi la main sur les transports, s'est dit "intimement convaincu qu'il y a de possibles alternatives à Notre-Dame-des-Landes qui peuvent nous permettre, à tous, de sortir par le haut".

Le rapport des médiateurs doit permettre au gouvernement de prendre une décision "claire" et "assumée", selon les termes d'Edouard Philippe, qui juge "urgent de faire baisser la tension" sur ce projet lancé au début des années 70.

Il prévoit le transfert de l'aéroport de Nantes-Atlantique, au sud de l'agglomération, vers Notre-Dame-des-Landes, à 20 km au nord de la ville.

Les partisans du nouvel aéroport l'estiment nécessaire au développement économique de la région. Pour ses opposants, dont une partie sont installés sur place, une modernisation de l'aéroport actuel suffirait pour absorber l'augmentation du trafic.

Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait souhaité "une dernière fois, regarder les choses" en termes "économiques, environnementaux, d'empreinte carbone, de capacité à développer". Il avait dit vouloir nommer un médiateur et se donner six mois avant de décider.

La consultation organisée en Loire-Atlantique en juin 2016 avait recueilli 55 % de oui, mais elle portait seulement sur "êtes vous pour ou contre Notre-Dame-des-Landes" et n'évoquait pas un agrandissement de l'actuel aéroport.

S'il avait refusé "d'écarter" le résultat de la consultation publique contestée de juin, le candidat Emmanuel Macron s'était aussi montré ouvert à la modernisation de l'actuel aéroport.

01/06/2017 21:29:13 -          Paris (AFP) -          © 2017 AFP